Rêveries Moldaves à Dijon

Au sein du labyrinthe d’acier et de verre, où les rails s’entrecroisent comme les destins des voyageurs anonymes, elle se dresse, figure poétique en contraste. Elle, vêtue de bleu comme le ciel capturé dans une flaque après l’orage, est la respiration dans le rythme effréné de la gare.

Les regards se perdent parfois, cherchant une direction, un sens, mais le sien, intense et clair, traverse la brume des matins incertains. Elle incarne l’étreinte d’un monde qui court sans cesse et d’un moment de quiétude, la douceur d’une pause que l’on s’accorde entre les aiguillages de la vie.

La toile urbaine tisse son décor derrière elle, mais c’est elle qui y dessine la couleur. Les trains sifflent et emportent avec eux les murmures, mais son silence est une mélodie. Ici, au croisement des chemins de fer, elle est le voyage qui n’a pas besoin de partir pour explorer l’horizon des possibles.

Avec la légèreté d’une plume et la force d’une promesse, elle se tient là, spectatrice et actrice d’une pièce où chaque passant est à la fois public et comédien. La ville est son théâtre, les pavés, son podium; et dans ce monde où tout bouge, elle est l’instant qui restera, capturé à jamais dans la mémoire d’une lentille.

Mihaela,
Dijon, le 10 mars 2024

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